On se déprend parfois d’avoir l’air avec les autres, perdu comme les autres. On est là, perché, immobile, on semble contempler sans participer, on semble calme, et n’en penser pas moins (en bas, ça s’agite dans les fourrés).

On a cette impression que notre regard comprend tout, embrasse tout. Un regard saisissant, farouche et doux, qui semble empreint de quelque chose comme une sagesse, une sagesse naturelle et qui ne se connaitrait pas elle-même, une innocence en quelque sorte. Et pourtant, comme il est profond! Il reflète le monde dans ses plus insondables noirceurs. Il lui donne la rondeur qu’il n’a pas, et même, un genre de lueur d’espoir, une douceur veloutée.

Notre clairvoyance nyctalope se pose comme la dernière vigie avant les ténèbres, elle rassure, elle fait peur, on ne sait pas, un peu des deux sans doute (en bas, ça frissonne dans les pulls).

On oublierait presque soi-même, que notre clairvoyance est d’abord une posture, et qu’on l’exerce toujours ciblée.

Saisir | 2014 | la tête que ça nous fait | Tags: , ,