N’y être pour personne, débrancher les utilités, descendre dans le non lieu de soi-même, pour comparer seulement, la vacuité interne, les vacations externes. Faire l’équation, constater comme elle est simple à résoudre.

Ce matin je descendais l’escalator, j’ai ouvert mon sac, pour prendre un ticket. J’arrivais en bas de l’escalator au moment de refermer mon sac, et dans le même temps que je finissais de descendre, j’ai vu celui-là, qui est assis en bas, comme tous les jours, celui-là qui mendie, et je l’ai vu se lever vers moi, mais moi j’étais sur ma lancée, j’ai refermé mon sac, suis passée devant lui qui était là debout devant moi, pour m’accueillir, pour le malentendu d’avoir cru que c’était pour lui que j’avais ouvert mon sac. Je suis passée devant lui, devant lui qui s’était mis debout pour me recevoir, et pas seulement mon argent. Nous avons fait tous les deux comme si de rien n’était, lui figé dans sa posture, attendant que quelqu’un derrière moi lui donne raison de s’être mis debout, moi figée dans ma trajectoire, figée dans la question que je me posais à moi-même en descendant l’escalator, me réjouissant de n’y être pour personne.

La question que je me posais, c’était celle-là : es-tu vivante ?

Vaquer | 2011 | ni l'un ni l'autre | Tags: , , , , ,