Toutes ces fois où l’on ne se fatigue pas à présenter un visage complet à son interlocuteur. On se limite seulement à quelques fonctions communicationnelles de base pour demander/obtenir : une baguette de pain s’il vous plaît, passe-moi le sel, allez vous laver les dents. On peut passer toute une journée comme ça, sans plus de visage que ça. On peut très bien s’en contenter pendant des jours entiers.

Les yeux, deux écrous sur lesquels visser les perceptions utiles. Tout ce qui n’a pas le bon pas de vis n’y rentre pas – c’est aussi simple que ça.

La bouche, un distributeur de paroles, numéroté de 1 à 599 comme à la sécu ou à la poste. C’est fendu à la hâte pour débiter les tickets, ça ne s’ouvre pas plus que nécessaire, rien n’est prioritaire.

On peut rester avec ce visage là plus longtemps qu’avec les autres. Dans l’inox poli des ascenseurs de bureau, on le regarde, on s’y reconnait très bien. On s’y reconnait très bien comme absent à soi-même, et alors, la belle affaire? Car c’est le visage de cette idéologie qui veut que quand rien n’est en trop, c’est donc que rien ne manque.

Subir | 2014 | la tête que ça nous fait | Tags: ,