Ce n’est jamais quelque chose de posé dessus, ce qu’on voit réellement d’un visage. Bien sûr si on n’y prête garde on ne voit que le plâtre. On voit la peau comme du plâtre et les dizaines de muscles faciaux raidis pour signifier des choses simples à comprendre. On voit ça, un visage qui sourit, un visage pas content, un visage préoccupé, on voit ça qu’on croit qui échappe à celui qui le porte, ce visage, mais c’est encore quelque chose tenu en laisse.
Et puis il suffit d’être inattentif un peu à tout cela qui se manifeste si facilement, et apparait alors autre chose. Et pour soi c’est pareil. Maquillage et expressions de circonstances s’effritent vite, on fait ce qu’on peut, mais ça tombe comme crépi. En dessous vivent d’autres forces qui n’ont pas les mêmes noms. Elles agissent, elles sont prêtes à agir.

Il n’y a pas de méchanceté là-dedans, pas de colère non plus, seulement une joie qui ne se sait pas féroce, et qui est prête à bondir.

Rugir | 2014 | la tête que ça nous fait