Pendant un instant ça a été comme une peur.

J’entendais ta voix, je ne te voyais pas. Tu étais partout autour de moi, et pourtant ni devant ni derrière, ni dans les bosquets à ma droite, à ma gauche. Ton timbre frêle, ton absence étaient celles d’un ange, qui sait beaucoup plus que nous et peut nous égarer.

Tu m’as dit lève les yeux, et dans ce paysage de rocailles, impossible de rien distinguer, de rien lire.
C’est ton immobilité qui t’a démasqué. Les pierres, oui, étaient plus mouvantes que toi à cet instant là. Toi noir comme le trou que tu surplombes, plus raide et solennel que la colonne du belvédère à ta droite. Ton visage camouflé dans la clarté du ciel, c’est pourtant lui qui de toute ta personne est le plus sombre.

Tu joues peut-être, ou bien tu fais la guerre.

Comme une peur | 2014 | dans le viseur | Tags: