Les journées s’empilent sans qu’il en reste rien : s’écroulent sur elles-mêmes.
Nous comptons sur le temps pour nous servir de fondation, pour arrimer nos actes. C’est un terrain en perpétuel glissement. Une terre trop gorgée pour être stable : tout ce sang déjà sur elle déversé. Tous ces désirs imbibés.
Alors, pour continuer la course sur un terrain moins meuble, nous installons un fond à l’arrière de nos horloges. Quelques chiffres pour une course récurrente, tourner en rond pour ne pas tomber plus bas.
Nous comptons sur le temps et c’est lui qui nous compte.
Au moins maintenant c’est mesurable, on a entre le temps et nous un bel écran imprimé de chiffres : un décor.
Au moins maintenant c’est du solide, on a quelque chose de stable sur quoi s’appuyer. Nos fondations ont des allures de pierres tombales.