Viendra un jour où nous abandonnerons tous les rictus.
La drôlerie de nos mines circonflexes, l’ampleur de nos courroux tout froncés, nos chagrins affaissés aux bords des yeux et des lèvres, nos surprises écarquillées, tout ce vocabulaire, nous le perdrons. Ne restera plus qu’une sorte de syntaxe, figée comme dans une cire, précise à forcer l’admiration…. ou la terreur.
Car toute rigueur est mortelle.
En attendant, jouons de toutes nos fibres, grimaçons tout l’argot dont nous sommes capables, et chérissons les rides qu’il nous octroie.