Ta vie les bras croisés, à attendre et regarder.
Tu es fatigué maintenant, et pas tellement d’avoir marché. Tu t’engonces en toi-même, considérant ces trouées de lumière entre les arbres comme autant de futurs qui ne sont plus pour toi. La table d’orientation, tu ne la regardes pas, tu t’assieds dessus. Qu’importe, sembles-tu penser. Toutes les allées se ressemblent. Tous les chemins reviennent, et ne mènent pas si loin.
Es-tu essoufflé? As-tu mal aux pieds? Sans doute même pas. La terre est battue, foulée, moelleuse elle aussi, d’être vaincue. Tu as les bras croisés, jouissant tranquillement d’être là, à considérer la borne qui te fait face.
Ta vie de profil, à ne jamais regarder l’horizon en face.
Tu as pris place, depuis longtemps semble t-il, sur un tourniquet vertigineux, d’être à ce point immobile.