Vous êtes forts.
Vous voulez être forts.
Vous voulez qu’on croit que vous êtes forts.
Vous voulez que ce soit une évidence.
Toi, tu as même ôté ton maillot.
Il ne fait pas si chaud dans le soir finissant, mais vous n’avez pas froid. Il est impossible que vous ayez froid. Toi qui es torse nu, tu aimerais peut-être faire apparaître des muscles encore plus saillants, mais ce qui compte c’est que vous êtes forts. Vous êtes dans la gaité sérieuse et responsable de savoir que rien ne vous est impossible.
Vous avez besoin de vous éprouver. De chercher une preuve de votre force dans votre corps même. Car nos yeux ne suffisent pas, il vous faut un autre regard, il vous faut un regard objectif, il vous faut un objectif.
(Quand le sage désigne la lune, le sot regarde le doigt. Quand l’entraîneur te désigne, toi qui porte ton faix, où tu dois aller, l’oeil idiot de mon appareil fixe tellement son doigt que celui-ci devient flou)
Vous aimez les défis.
Vous aimez les dénis : toutes ces petites phrases toutes faites que vous lancez comme balles à jongler quand on vous dit de faire attention , comme « C’est pas du tout lourd, je l’ai déjà fait plein de fois ».
Vous seriez prêts à être crucifiés pour qu’apparaisse que votre force l’emporte sur toute douleur.