Le tiroir est pernicieux. Nous fait croire qu’enfin, chaque chose aura sa place et sera toujours disponible. Sous son empire on croit que la façade et le fonds communiquent en belle harmonie, et qu’à chaque contenant on peut promettre son contenu (et vice-versa). Le tiroir nous hypnotise et nous trompe, et nous voilà, benêts, à considérer que quand on veut quelque chose, il suffit de tirer sur la poignée, de faire coulisser.
Or, sitôt qu’une chose est glissée dans le tiroir en haut à droite, elle disparaît pendant de longs mois, pendant lesquels on fait péniblement son deuil, pour réapparaître un beau matin dans le tiroir en bas à gauche.
Que faire, alors? Tout mettre sur la table.