L’aube a envahi le ciel mais pas encore la forêt. Tout est sombre. Ce n’est pas ma faute si tout est sombre. Les énigmes sont toujours sombres.
Vous vous penchez sur la découverte. Un bénitier? Une stèle? Un petit monument votif? Une pierre de sacrifice? A vous voir de loin comme ça, on dirait que vous êtes pris par autre chose, par plus que la simple curiosité. On dirait que vous êtes en train d’officier, d’accomplir un rite obscur duquel je serais exclu.
Je le sais bien pourtant, que vous êtes hommes de raison et que vous cherchez seulement à comprendre. Mais vous êtes tellement absorbés! Vos visages penchés ne me livrent plus rien.
Et il fait si sombre ici, qu’une seule chose apparaît vraiment, qui n’est pas ce que vous regardez mais le crâne de Jean, le crâne oblong et dégarni de Jean, le plus pensif de nous tous. Le plus secret aussi.
C’est ce front, ce crâne pensant, trou de blancheur dans le sombre de l’aube, comme une tache de surexposition, qui devient la principale énigme de votre scène.